Boeuf à bosse

BoeUF À BOSSE ou ZÉBU. Une médaille en bronze, conservée à la section des Antiques de la Bibliothèque nationale, porte au droit le buste de Louis xiv, et au revers les symboles que l'on peut considérer comme les emblèmes héraldiques de Madagascar : le Boeuf à bosse ou Zébu, la tête de face, arrêté devant l'ébénier posé au centre du champ, surmontés de la légende : Colonia Madagascarina, et au bas : M. D. C. I.XV.

C'est à propos de cette médaille que Charpentier de Cossigny écrit : « Le bon ordre que le Roy avait mis dans ses États faisait gouster les plus doux fruits de la paix. Sa Majesté voulut faire fleurir le commerce. Il y avoit déjà des Compagnies establies pour les Indes Occidentales ; le Roy en establit encore une autre beaucoup plus considérable pour trafiquer dans tout l'Orient et, afin d'exciter ses sujets à entrer dans cette Compagnie, il lui accorda de grands privilèges, fournit de grandes sommes et presta des vaisseaux pour le premier embarquement. L'Isle de Madagascar, où quelques françois avaient déjà un fort et des habitations, fut choisie pour un lieu d'entrepost, et on envoya une colonie.

« C'est le sujet de cette médaille. La colonie est désignée à la manière des médailles antiques par un Boeuf. Ce Boeuf a une bosse sur le dos, comme ceux que l'on voit dans cette isle. Il est près d'un ébénier, arbre fort commun en ce pais là. Les mots de la légende : Colonia Madagascarina signifient : colonie de Madagascar ». (Médailles sur les principaux évènements du règne de Louis le Grand avec les explications historiques pour l'Académie royale des médailles et des inscriptions, Paris, 1702).

On s'explique facilement que le Boeuf à bosse ou Zébu, animal caractéristique de la faune malgache, et l'ébénier, essence sylvestre très recherchée à l'époque, aient figuré, à titre d'attributs, dans le blason de Madagascar. Ainsi le Boeuf et l'ébénier que l'on voit sur cette curieuse médaille, font allusion aux étonnantes ressources de l'île en troupeaux et à l'exubérance de la flore qui, par la variété de ses types, a valu à Madagascar le surnom de « Paradis des botanistes ». (Joseph Joubert, officier interprête, conseiller de la Société des études coloniales et maritimes, etc., d'Angers).

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