CRÉCERELLE. Oiseau de proie, à voix très aigüe, diurne, qui fait ordinairement son nid dans les vieilles murailles et vit de petits oiseaux.
On appelle émouchet la femelle de la Crécerelle, d'où le mot Mouket de l'idiôme roman.
Trois moukets furent les armes parlantes du chroniqueur tournaisien Philippe Mouskès. On les a trouvées dessinés au dos d'un acte de 1236.
De nos jours, les habitants du Hainaut donnent le nom générique de Mouket à la Crécerelle ordinaire quelle que soit son sexe.
Cet oiseau de proie est le plus commun dans la plupart des anciennes provinces de France et surtout en Bourgogne ; il n'y a point d'ancien château ou de tour abandonnée qu'elle ne fréquente et qu'elle n'habite. C'est un assez bel oiseau ; la Crécerelle a l'oeil vif et la vue très perçante, le vol aisé et soutenu ; elle est diligente et courageuse, elle approche, par le naturel, des oiseaux nobles et généreux, on peut même la dresser, comme les émerillons, pour la fauconnerie. La femelle est plus grande que le mâle, et elle en diffère en ce qu'elle a la tête rousse, le dessus du dos, des ailes et de la queue, rayés de bandes transversales brunes, et qu'en même temps toutes les plumes de la queue sont d'un brun roux plus ou moins foncé ; au lieu que, dans le mâle, la tête et la queue sont grises et que les parties supérieures du dos et des ailes sont d'un roux vineux, semé de quelques petites taches noires. Elle a un cri précipité qu'elle ne cesse de répéter en volant et qui effraie tous les petits oiseaux sur lesquels elle fond comme une flèche et qu'elle saisit avec ses serres. Cet oiseau est rare dans le blason. La famille Mouchet de Laubespin, en Bourgogne : de gueules à 3 émouchets d'argent. d'après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la
science du blason
Comte Alphonse O'Kelly de Galway — Bergerac, 1901
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