MORTIER, subst. masc., était une espèce de toque ou bonnet qui était autrefois l'habillement de tête commun, et dont on a fait une marque de dignité pour certaines personnes.
Le Mortier fut porté par quelques empereurs de Constantinople, dans la ville de Ravenne. L'empereur Justinien est représenté avec un Mortier enrichi de deux rangs de perles.
Nos rois de la première race ont aussi usé de cet ornement ; ceux de la seconde et quelques-uns de la troisième race s'en servirent aussi. Charlemagne et saint Louis sont représentés, dans certaines vieilles peintures, avec un Mortier ; Charles VI est représenté en la grand'chambre, avec le Mortier sur la tête.
Lorsque nos rois quittèrent le palais de Paris, pour en faire le siège de leur parlement, ils communiquèrent l'usage du Mortier et autres ornements à ceux qui y devaient présider, afin de leur attirer plus de respect. Le Mortier des présidents au parlement était un reste de l'habit des chevaliers, parce qu'il était de velours et qu'il y avait de l'or.
Le chancelier et le garde des sceaux portaient un Mortier de toile d'or, bordé et rebrassé d'hermine.
Le premier président du parlement portait le Mortier de velours noir, bordé de deux galons d'or. Les autres présidents n'avaient qu'un seul galon. Le greffier en chef portait aussi le Mortier.
Autrefois le Mortier se mettait sur la tête, dessous le chaperon ; depuis, ceux qui portaient le Mortier, le tenaient à la main. Il y avait néanmoins quelques cérémonies où ils le mettaient encore sur la tête, comme aux entrées des rois et des reines ; ils le portaient aussi en cimier sur leurs armes. d'après le Dictionnaire encyclopédique
de la noblesse de France
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816 — Télécharger
Essai symbolique
Un Mortier symboliserait la noblesse de robe. d'après le Manuel héraldique ou Clef de l'art du blason » ( Avertissement)
par L. Foulques-Delanos, Limoges, oct. 1816
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