| ABEILLE. – Les Abeilles se représentent vues de dos, la tête levée vers le chef, les pattes étendues et les ailes entr'ouvertes. Elles furent adoptées comme emblème par Louis xii et l'Empire, on les trouve dans les armes des familles Virey (1), Abeille (2), Strampfer (3), et dans celles de plusieurs grandes familles d'Italie.  d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blasonL.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899
   
  
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 Barberin de Reignac (de) : D'azur, à trois abeilles d'or. (Saintonge)
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 Portière de Beaujouars : D'azur, à trois abeilles d'or. (Normandie) |  
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 Senturier : De sable, à la fasce d'argent, chargée d'une croisette potencée de gueules, et accompagnée en chef de deux abeilles d'or, et en pointe d'une étoile du même. (Lorraine)
 |   |    ABEILLE. Insecte représenté montant,
  les ailes étendues                et prêt à prendre son vol. Symbole de la concorde,
  de l'obéissance et du travail ; l'Abeille est
  toujours soumise à une reine. On dit que cet insecte est
  l'emblème des hommes qui travaillent dans leur jeunesse, afin d'acquérir
  des biens pour l'âge avancé. Il indique aussi
  la prévoyance, qualité qu'il partage avec la fourmi. Dans l'alphabet hiéroglyphique de l'Égypte, l'Abeille                symbolise la royauté tandis que l'idée de roi est
                représentée, dans les inscriptions cunéiformes
                de l'Assyrie, par un signe idéographique rappelant, par
              sa forme, une origine égyptienne. (Oppert). L'empereur Napoléon ier fit broder des Abeilles                d'or
                sur le manteau de velours pourpre qu'il porta à son
                couronnement en 1804. Le blason impérial était
                porté sur
                un manteau d'azur. Il décréta
                que les grands dignitaires de l'Empire porteraient un chef d'azur,
                semé d'Abeilles                d'or,
            dans leur écu. Dans le fascicule du 13 mai 1900 de l'Intermédiaire
                  des chercheurs et des curieux, M. Philibert Audebrand
                  dit ceci : « Voici
                de quelle façon j'ai entendu expliquer l'adoption des
                mouches d'or comme complément des armoiries de
                l'Empire. On était arrivé à l'heure
                où,
                prenant au sérieux le titre d'empereur, le soldat de la
                République
                s'occupait d'organiser une Cour et de décrasser
                des enfants du peuple pour en faire une noblesse. Premier point,
                pour briller sur un trône, il fallait un manteau de roi.
                La tradition transmise par M. de Narbonne Pelet, voulait que
                ce vêtement
                fût en velours, agrémenté de pourpre et d'hermine.
                Rien de plus facile à se procurer. Va donc pour le velours,
                mais de quel emblème devait-on l'historier ?
                On avait besoin d'attributs qui fussent au moins l'équivalent
                des fleurs-de-lys capétiennes. L'aigle ? On avait l'aigle                des Romains ; mais brodée, même en petit format,
                sur un manteau, l'aigle n'y produisait qu'un effet ridicule.
                Voyez-vous Joséphine, Hortense, ou la très belle
                Pauline Borghèse, elle-même, enveloppées
                d'oiseaux ? Ce serait pour le coup qu'on aurait à essuyer
                les critiques de Madame de Staël et les brocards des duchesses                du faubourg Saint-Germain ! Il y avait donc à imaginer autre chose. On se creusa
                la tête. Talleyrand, consulté, réfléchit.
                Quel est celui des insectes, qui, au point de vue de la conquête,
                ressemble le plus à l'oiseau déprédateur
                des Césars ? Eh ! pardieu, ça va de soi,
                c'est l'Abeille. Ne
                voit-on pas que, sans souci des principes de la propriété,
                elle se moque des haies, des murs, des frontières et qu'elle
                butine partout ? Ajoutez qu'elle enrichit son maître
                en ce qu'elle fait du miel avec la fleur d'autrui. Dites aussi
                qu'étant, comme
                le chante si bien Anacréon, un petit
                serpent ailé,
                elle est très décorative. Sur ce, Louis David,
                le grand peintre, entendu à son tour, l'Abeille fut
                adoptée.
                Le manteau avait son ornement et son blason. » Ce
                racontar, que M. Audebrand a trouvé dans les brochures
                du temps, est-il l'expression de la vérité ou
                seulement une légende faite après coup ? On l'ignore. Parmi les objets divers trouvés dans le tombeau de Childéric
                  ier, père de Clovis, découvert à Tournai
                en 1653, et donné depuis à Louis xiv, par Philippe
                de Schönborn, électeur de Mayence, en 1665, figurent
                deux Abeilles d'or. Il y en avait
                une plus grande quantité ;
                le reste à disparu dans le vol du 5 novembre 1831, commis à la
                Bibliothèque royale de Paris. Il est donc vraisemblable que Napoléon ier s'était
                inspiré de cette découverte pour adopter les Abeilles                destinées à figurer
                tant sur son manteau que sur les écus de ses grands dignitaires
                et des bonnes villes de l'Empire. d'après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la
science du blasonComte Alphonse O'Kelly de Galway — Bergerac, 1901
 
   ABEILLE, subst. fém. ; mouche à miel. Cet insecte est représenté montant, les ailes étendues,
  comme s'il volait.  L'Abeille reconnaissant un roi,
                une autorité à laquelle
                elle est soumise, on la représente comme l'emblème
                de l'obéissance et du travail. d'après le Dictionnaire encyclopédique
  de la noblesse de France 
    Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842)  — Paris, 1816 — Télécharger
     
                     Notes de la rédaction : 1- Nous n'avons pas été en mesure d'identifier cette famille. 2- Plusieurs familles Abeille ont porté des armes parlantes où figuraient soit des ABEILLES soit des ruches. On peut notamment citer : Abeille, en
                      Provence, en Bretagne et aux Indes : d'azur, à trois abeilles d'or, posées deux et une. Abeille, en Provence : d'azur, à quatre abeilles d'or, en bande, 2 et 2, et suivies d'une cinquième plus grosse que les autres fondant vers une ruche d'argent, posée au canton senestre de la pointe sur une terrasse du même. Abeille : d'azur, à une ruche d'or, accompagnée de trois abeilles du même. ABEILLE, secrétaire du roi : d'azur, à un chevron d'or accompagnée de trois abeilles du même.
 3- Strampfer porte : coupé d'azur et de gueules, à la fasce d'or, brochant sur le coupé et accompagné de trois abeilles d'argent.
   Essai symbolique : Une Abeille :• symboliserait la concorde, la douceur (elle fabrique le miel à la saveur douce), l'espérance, l'obéissance, le travail (elle travaille et amasse sans cesse), la diligence, la prévoyance, la flatterie.
 • d'argent symboliserait intelligence et adresse.
 • en champ d'azur symboliserait la satire.
 
 Des Abeilles symboliseraient l'industrie. d'après le Manuel héraldique ou Clef de l'art du blason  » (Avertissement ) 
  par L.  Foulques-Delanos, Limoges, oct. 1816
  
 
                        
                         
                           | Traductions : |  
                           |  | abeille |  | ape |  
                           |  | bee |  | bij |  
                           |  | Biene |  | apis, is  |  
                           |  | abeja |  |  |      |