La pratique du blason n'est pas la même chez tous les peuples qui ont des armoiries ; et, sauf quelques règles générales qui ont été adoptées par tous, il y a des différences assez marquées, pour que nous ayons cru devoir terminer cet exposé par quelques indications à ce sujet.
En Angleterre
Le blason ne diffère pas essentiellement du blason français dans la pratique, si ce n'est que les partitions et divisions de l'écu y sont très multipliées, que le blason de chaque famille se complique d'un grand nombre de pièces diverses, et que les pièces dites honorables comme le chevron, la bande, la fasce, y sont presque toujours chargées et surchargées.
Les léopards tirés des armes de Normandie et de celles des Plantagenêts ; les roses blanches et rouges, causées par les deux factions qui désolèrent si longtemps l'Angleterre de leurs luttes sanglantes ; l'hermine, par suite des rapports de l'Angleterre avec la Bretagne ; les manches mal taillées, les pièces engrêlées, les piles et les bouses ou chantepleures, qui sont particulières aux armoiries anglaises, y sont très répandues.
Les armoristes anglais usent beaucoup du Cimier : une seule famille en a quelquefois trois ou quatre, et ceux-ci ne sont pas toujours posés sur des casques comme en Allemagne ; ils sont au contraire le plus ordinairement placés au-dessus des armoiries, sans liaison avec elles. En général, on voit que le blason anglais, par la profusion des pièces qui encombrent l'écu, n'est pas ancien, qu'il vise plus à l'effet, par l'arrangement et la combinaison de couleurs et de pièces variées, qu'au maintien de la simplicité ancienne, qui dénote seule, comme nous l'avons dit, une antique et illustre origine. d'après La Science du blason
Vicomte Louis de Magny — Paris, 1861
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