BLASONNÉ. Ce qui est peint, dessiné, gravé, sculpté, représenté selon les règles de l'art héraldique.
BLASONNER. Expliquer et interpréter des armoiries selon les règles de l'art héraldique. d'après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la
science du blason
Comte Alphonse O'Kelly de Galway — Bergerac, 1901
BLASONNER, verb. act., expliquer les pièces et meubles de l'écu en termes propres et convenables ;
peindre des armoiries avec les émaux qui leur conviennent ; les graver avec des points, traits et hachures qui en marquent
les métaux, couleurs et fourrures.
PRINCIPES
Pour Blasonner avec méthode,
et suivant les règles
de l'art, on nomme d'abord l'émail du
champ de l'écu, ensuite la pièce ou le meuble qui se trouve au centre.
Guiny (de) : D'azur, au croissant d'or. (Bretagne)
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Villers La Faye (de) Marquis : D'or, à la fasce de gueules. Cimier : Un lévrier issant au naturel, colleté d'or. Supports : Deux lévriers au naturel, colletés d'or. Devise : Fidèles de Villers La Faye. (Bourgogne, Franche-Comté)
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La position des meubles s'explique ordinairement après
la désignation de leur émail, néanmoins
il y a des cas où la position s'exprime d'abord
et l'émail ensuite ; cela dépend de l'harmonie
des phrases.
Le Coq : D'azur, à neuf losanges d'or posés en croix. (Normandie)
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Coublant (de) : D'azur, à deux aigles affrontées d'argent. (Anjou)
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Lorsqu'il y a plusieurs pièces dans un écu,
et que parmi
ces pièces il s'en trouve une ou plusieurs dites honorables,
on nommera d'abord l'émail du
champ, puis
celui de ces pièces, et ensuite les meubles ou pièces qui les accompagnent ou qui les chargent.
Meur de Kerigounan (de ou le) : D'argent, à la fasce d'azur, accompagnée en chef d'un croissant de gueules. (Bretagne)
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Séricourt d'Esclainvilliers (de) : D'argent, à la croix de gueules, chargée de cinq coquilles d'or. (Picardie)
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Lorsque les pièces honorables ou autres se trouvent à la
fois chargées et accompagnées, après avoir
nommé l'émail du
champ on expliquera la pièce chargée, puis les meubles qui la chargent, ensuite ceux
qui l'accompagnent.
Le Pelletier de Glatigny Barons, 20 août 1817 : D'azur, à la fasce d'argent, chargée d'un croissant de gueules et accompagnée de trois étoiles d'or. (Île-de-France)
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Lorsqu'il y a quatre ou cinq meubles qui
ne sont point semblables, on doit prendre pour principal celui
qui a le plus d'apparence,
le nommer le premier et ensuite les
autres.
Aubray (d') : D'argent, au croissant de gueules, accompagné de trois trèfles de sable. (Île-de-France)
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Si l'écu, outre les meubles qui
le chargent, a encore un chef ou un franc-canton, on expliquera
ces pièces en
dernier, puis celles qui les chargent, s'il s'en
trouve.
Escherny (d') Comtes : D'azur, à trois bandes d'argent ; au chef d'or, chargé de trois tourteaux de gueules. Supports : Deux lions regardants d'or, lampassés de gueules. (Savoie, Suisse, Île-de-France)
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La Villeléon (de) : D'argent, au houx arraché de sinople ; au chef de sable, fretté d'or. (Bretagne)
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Lorsqu'il y a dans l'écu plusieurs meubles posés
l'un au-dessus de l'autre, le premier est celui qui est le plus
proche du chef, et le dernier celui qui approche le plus de la
pointe.
Chefdebien d'Armissan (de) Vicomtes : D'azur, à la fasce d'argent, accompagnée de deux lions léopardés d'or, armés et lampassés de gueules, celui de la pointe, contourné. Cimier : Un lion d'or, armé et lampassé de gueules. Cri : Virtute. Supports : Deux lions, au naturel. Devise : Dux fui, sum et ero. (Bretagne, Languedoc, Poitou)
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Lorsqu'il y a en chef, au centre ou en pointe, plusieurs
meubles dans la même direction, le premier est celui qui
approche le plus le côté droit de l'écu,
et le dernier celui qui approche le plus du côté gauche ;
si, indépendamment de celui-ci, il s'en trouve encore
d'autre
en pointe, alors ceux ci sont les derniers.
Fortisson de Roquefort (de) : D'azur, à deux tours rangées d'argent. (Guyenne, Gascogne)
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Cambe (de) alias Cambi : D'argent, à trois chevrons d'azur, accompagnés en chef de trois tourteaux du même, celui du milieu chargé d'une fleur-de-lys d'or, celui à dextre d'un besant d'argent, surchargé d'une fleur-de-lys épanouie d'or, celui à senestre chargé d'un besant d'argent, surchargé d'une croix pleine de gueules, en pointe un quatrième tourteau aussi d'azur, chargé d'un demi-tourteau de gueules et d'un demi-besant d'argent, surchargé d'une jambe partie de l'un en l'autre. (Toscane, Provence)
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En suivant toujours ce principe, on Blasonnera les
partitions de l'écu, ou les pièces à partitions qui le chargent, comme le fascé, le palé, l'échiqueté etc.,
en commençant par le haut ou le côté droit,
selon que les partitions seront tracées horizontalement ou perpendiculairement.
Polignac (de) Duc, 1780 ; princes en Bavière, 17 août 1838 : Fascé d'argent et de gueules. Supports : Deux griffons au naturel. Devise : Sacer custos pacis. (Velay)
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Rupière (de) : Palé d'or et d'azur. (Normandie)
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Ailly (d') : De gueules ; au chef échiqueté d'argent, et d'azur, à trois tires. (Cambrésis)
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Dans le premier exemple, on entend que la première
fasce est d'argent, et qu'elle est en chef ;
que la dernière
est de gueules et qu'elle est en pointe ; dans le second,
que le premier pal est d'or, et qu'il est à dextre ;
que le dernier est d'azur et qu'il est à senestre ;
et dans le troisième que le premier carreau d'échiquier
est d'argent, et qu'il est à l'angle dextre supérieur
du chef, et que le dernier est d'azur, et qu'il est à l'angle
senestre inférieur.
Lorsqu'il n'y a dans l'écu qu'une partie
d'une pièce
honorable, ce qui est très rare, comme la moitié d'une
croix, d'un sautoir, d'une fasce, etc., on doit exprimer
en Blasonnant de quel côté de l'écu est posée
cette partie, afin que l'on connaisse celle qui manque.
Rouil (de) : De gueules, à la demi-fasce d'argent, mouvant de dextre, chargée de trois mouchetures d'hermine de sable, et à senestre un demi-chevron d'argent, le tout accompagné de trois fers-à-cheval d'or. (Normandie)
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Lorsque l'écu est simple, on doit éviter
en Blasonnant de nommer un émail que l'on a déjà nommé.
Ainsi on ne doit pas dire, telle famille porte : de gueules, à la
fasce d'argent, accompagnée au chef de trois croissants d'argent, et en pointe de trois besants aussi d'argent ;
ni telle autre : d'argent à la
croix de gueules, chargée de cinq coquilles d'argent ; mais on dira :
Le Prévost d'Iray : De gueules, à deux fasces, accompagnées en chef de trois croissants et en pointe de trois besants, le tout d'argent. Devise : Votum Deo regique vovit. (Bretagne, Normandie)
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Raimond (de) alias Remond (de) Seigneurs de Modène et de Pomerols : D'argent, à la croix de gueules, chargée de cinq coquilles du champ. alias les émaux intervertis. (Provence, Comtat-Venaissin)
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Il y a cependant des cas où la répétition
des émaux est indispensable, mais ils sont rares.
Toustain Marquis de Carenay, 1665 : D'or, à la bande échiquetée d'azur et d'or de deux tires. Cri : Toustain ! Devise : Tous teints de sang. Cimier : Un ange issant de face tenant la devise. Supports : Deux anges armés de lances avec penons, l'un aux armes de Normandie, l'autre de gueules, à la bande losangée d'argent et d'azur. (Bretagne, Normandie)
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Lorsque l'écu est composé, c'est-à-dire
quand quand il est coupé, parti ou écartelé,
on doit répéter les émaux à chacune
de ces partitions, parce qu'elles sont autant d'écus distincts ;
ainsi, au lieu de dire telle maison porte : écartelé,
aux 1 et 4 d'or, à trois fusées rangées d'azur ; aux 2 et 3 de gueules, au lion du
second émail,
on dira :
Quesse de Valcourt (de) : Écartelé : aux 1 et 4, d'or, à trois fusées d'azur, en fasce ; aux 2 et 3, d'azur, au lion d'or. (Bourgogne)
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Il y a néanmoins des écus composés, dont
toutes les partitions appartiennent à la même famille ;
alors dans ceux-ci on doit éviter la répétition
des émaux, à moins que sur ces partitions il ne
se trouve un autre écusson de famille, ou bien de concession.
La règle fondamentale du Blason est
de ne point mettre métal sur métal, couleur sur
couleur, ni fourrure sur fourrure ; lorsqu'il arrive que
des armoiries sont composées
contre ce principe, ce qui est très rare, on nomme ces armes à enquerre, exprimant par ce mot qu'elles
sont hors des règles, et qu'elles donnent sujet à s'informer
pourquoi elles sont ainsi.
d'après le Dictionnaire encyclopédique
de la noblesse de France
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816 — Télécharger
BLASONNER. C'est peindre ou décrire toutes les parties de l'écu.
d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blason
L.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899
BLASONNER. C'est donner la description des armoiries.
d'après Le blason, dictionnaire et remarques
Comte Amédée de Foras — Grenoble,
1883
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