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Héraldique : art et science du blason
 
 
Héraldique : art et science du blason
 
 
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Armes, Armoiries

Au Blason des Armoiries
 

ARMES ET ARMOIRIES. Marques d'honneur établies sur les enseignes, pour distinguer les nations, et sur leurs écus les familles nobles ; des Armes particulières étaient aussi portées ou arborées par les différents ordres de chevalerie religieux, les communautés, les corporations, les confréries, les provinces, les villes, etc.

ARMES PLEINES. Armoiries sans chargeure, ou brisure en augmentation sur celles qui sont la marque des chefs de nom et Armes de la branche aînée des maisons. Ainsi le chef de la maison de Bourbon porte : de France, plein ; la branche d'Orléans brise d'un lambel d'argent à trois pendants en chef ; celle de Condé, d'un bâton de gueules péri en bande, et celle de Conti y ajoute une bordure aussi de gueules.

 

de France

France (de) : D'azur, à trois fleurs-de-lys d'or.
 

d'Orléans

Orléans (d') : De France, au lambel d'argent. (Orléanais)

de Bourbon-Condé

Bourbon-Condé (de) : De France, au bâton péri en bande de gueules.
 

de Bourbon-Conti

Bourbon-Conti (de) : De France, au bâton péri en bande de gueules  à la bordure du même.
 

d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blason
L.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899

 

ARMOIRIES. L'usage, chez les guerriers, d'orner leurs boucliers et leurs casques d'emblèmes personnels, remonte à une haute Antiquité. Il était nécessaire de se reconnaître dans la mêlée ou dans la retraite.

À Rome, deux des chapiteaux des colonnes antiques qui décorent l'entrée du choeur de l'église de Saint-Laurent représentent des trophées gaulois : casques ronds à visière plate, à larges jugulaires, surmontés de grandes cornes de bélier ; beaux carnix (grandes trompettes à tête de dragon) ; boucliers dont la bosse (l'umbo) se relève entre deux croissants. Des enseignes au sanglier sont partout à Rome : sur le tombeau de Cecilia Metella ; sur les trophées improprement dits de Marius, etc. Au grand musée de Florence (vestibule des Uffizi), on voit sur des stèles de marbre blanc à trois faces, des casques gaulois à cornes, à crêtes ; les plus beaux se terminent en tête d'aigle. (Henri Martin).

Mais il est généralement reconnu aujourd'hui que l'origine des Armoiries proprement dites ne peut être antérieure au xie siècle. « Les uns, dit M. de Foncemagne, en rapportent l'institution aux tournois, où ceux qui se présentaient pour entrer en lice prouvaient leur extraction par l'écu de leurs Armes ; les autres prétendent qu'elles furent introduites à l'occasion des croisades, où la différence des bannières servit à distinguer les chevaliers et à faciliter le ralliement de leurs vassaux. Ces deux sentiments ne diffèrent que par rapport à la circonstance qui donna lieu à l'établissement dont je parle, et s'accordent à peu de chose près quant au temps qui les vit naître, puisqu'il résulte de l'un et de l'autre qu'on ne doit pas en chercher le commencement avant le xie siècle, dans le cours duquel on trouva celui des tournois et celui des croisades. Je sais que les écrivains qui attribuent à l'empereur Henri l'Oiseleur l'invention des tournois la placent vers le milieu du xe siècle ; mais André Favin a prouvé solidement par les témoignages mêmes des historiens étrangers qu'elle appartient à notre nation et que l'Allemagne l'a reçue de nous. Soit donc que, prenant à la lettre un passage de la Chronique de Tours, on regarde Geoffroy, seigneur de Preuilly, mort en 1066, comme l'inventeur des tournois, Gaufridus de Pruliaco torneamenta invenit (1) ; soit qu'expliquant ces termes avec M. du Cange par des autorités du même temps, on fasse seulement honneur à Geoffroy d'avoir le premier dressé les lois de ces sortes de combats, établis quelques années avant lui, il sera également certain qu'ils ne sont point connus dans l'histoire avant le xie siècle. Pour les croisades personne n'en ignore la date : la première fut publiée au concile de Clermont en 1095. Quoique le choix entre les deux opinions sur l'origine des Armoiries puisse paraître assez indifférent en soi, je proposerai en deux mots ce que je pense. Je crois qu'il faut admettre ensemble les deux opinions et que, séparées, elles ne peuvent nous donner complètement l'origine que nous cherchons. M. de Foncemagne pense donc que les premières Armoiries furent inventées à l'occasion des tournois, mais que depuis les croisades l'usage en devint plus général et la pratique plus invariable. »

« C'est par les croisades, ajoute-t-il, que sont entrées dans le blason plusieurs de ses principales pièces, entre autres les croix de tant de formes différentes, et les merlettes, sorte d'oiseaux qui passent les mers tous les ans, et qui sont représentées sans pied et sans bec en mémoire des blessures qu'avait reçues dans les guerres saintes le chevalier qui les portait. C'est donc aux croisades que le blason doit le nom de ses émaux Azur, Gueules, Sinople et Sable, s'il est vrai que les deux premiers soient tirés de l'arabe ou du persan, que le troisième soit emprunté de celui d'une ville de la Cappadoce, et le quatrième une altération de Sabellina pellis, martre zibeline, animal connu dans les pays que les croisés traversèrent. C'est probablement par les croisades que les fourrures d'hermine et de vair, qui servirent d'abord à doubler les habits, puis à garnir les écus, ont passé de là dans le blason. Le nom même de blason, dérivé de l'allemand blasen, sonner du cor, nous est peut-être venu par le commerce que les Français eurent avec les Allemands pendant les voyages d'outre-mer ».

Les Bénédictins, tout en admettant cette dernière étymologie, y trouvent au contraire la preuve que les Armoiries tirent immédiatement leur origine des tournois, parce que les champions sonnaient du cor pour avertir les hérauts de venir reconnaître leurs Armes. Ils rappellent d'ailleurs, à l'appui de cette opinion, que les chevrons, les pals, les jumelles faisaient partie de la barrière qui fermait le camp du tournoi. Ils expliquent aussi l'emploi des figures d'astres et d'animaux par l'habitude qu'avaient les combattants de se faire appeler chevalier du soleil, de l'étoile, du croissant, du lion, du dragon, de l'aigle, du cygne, etc. Enfin comme ils ne partagent pas l'opinion de M. de Foncemagne sur la date des premiers tournois qu'ils font remonter au moins jusqu'au règne d'Othon le Grand, ils ne sont pas éloignés de croire que les Saxons, les Danois et les Normands, voisins de l'Allemagne, ont pu apporter les Armoiries en Angleterre et de là en France.

On a cité plusieurs exemples pour prouver que les Armoiries étaient employées au commencement du xie siècle, ou même dans la fin du siècle précédent. Le fait le plus décisif est cité par les Bénédictins, d'un sceau de Raymond de Saint-Gilles pendant à un diplôme de l'an 1088, présentant la croix de Toulouse cléchée, vidée et pommetée. Si cette croix était d'une forme ordinaire, on pourrait n'y voir qu'un symbole de piété, mais les détails accessoires qui la modifient permettent de la considérer comme une véritable pièce de blason. Au reste tout en taisant remonter les Armoiries jusqu'à la fin du xe siècle, les auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique reconnaissent qu'elles n'ont paru sur les sceaux avant le milieu du siècle suivant, et qu'elles ne devinrent ordinaires que dans le milieu du xiiie. Les plus anciennes Armoiries sont généralement fort simples. L'écu représenté sur le sceau qu'employait en 1102, Hugues, duc de Bourgogne, était bandé de six pièces et bordé ; celui d'Adam de Soligné était losangé ; celui d'Adam de Hereford, gironné. Le contre-sceau d'Eléonore, comtesse de Saint-Quentin et de Valois, représente un écu dont le champ est occupé par un lion. Les mêmes armes avaient paru en 1189 au plus tard sur le sceau de Mathieu, comte de Beaumont et seigneur de Valois ; ou les retrouve en 1195 sur celui de Simon de Montfort. Sur le sceau de Ricard de Vernon, on voit un sautoir évidé ; et sur celui de son fils, deux bâtons en sautoir, brochant sur un râteau, mis en chef. Ces deux sceaux sont suspendus à une charte de l'an 1195 ; les bâtons en sautoir substitués au sautoir évidé, et l'addition du râteau constituent une véritable brisure. À la fin du xiie siècle, et dans les premières années du siècle suivant, les Armoiries composées d'une même pièce répétée un certain nombre de fois commencent à devenir plus fréquentes. Ou voit deux léopards lionnés sur le contre-sceau de Guillaume, fils de Dauphin, comte de Clermont, en 1199 ; le sceau de Mathieu de Montmorency, une croix cantonnée de quatre alérions, en 1202 ; un franc-quartier sur un écu échiqueté d'Alix de Bretagne, dans son contre-sceau de 1214.

 

de Toulouse

Toulouse (de) : De gueules, à la croix cléchée, vidée et pommetée d'or. (Languedoc)
 

de Bourgogne

Bourgogne (de) : Bandé d'or et d'azur, à la bordure de gueules. (Bourgogne)

de Mathieu de Montmorency

Mathieu de Montmorency : D'or, à la croix de gueules, cantonnée de quatre alérions d'azur.
 

d'Alix de Dreux

Alix de Dreux : Échiqueté d'or et d'azur, au franc quartier sans doute d'argent.

 

Selon les Bénédictins, les écus armoriés ne parurent pas sur les sceaux d'Allemagne avant le xiiie siècle. L'écu écartelé aux armes de Castille et de Léon parait sur le sceau de Ferdinand iii, roi de Castille, proclamé roi de Léon en 1230. Ces différents exemples confirment la règle posée par les Bénédictins, c'est-à‑dire que les Armoiries n'étaient pas ordinaires dans la première moitié du xiie siècle, quoique les premiers écus blasonnés paraissent sur les sceaux dès le siècle précédent. (Natalis de Wailly. — Éléments de paléographie, tome ii).

 

de Ferdinand III de Castille

Ferdinand iii de Castille : Écartelé : aux 1 et 4, de gueules, au château d'or, donjonné de trois tours, ouvert et ajouré d'azur ; aux 2 et 3, d'argent, au lion de pourpre, armé et couronné d'or.
 

de Flandre

Flandre (de) : D'or, au lion de sable, armé et lampassé de gueules.

d'Angleterre

Angleterre (d') : De gueules, à trois léopards d'or.
 

 

 

En Belgique, les Armoiries se voient de bonne heure sur les sceaux. Le sceau équestre de Thierry d'Alsace, comte de Flandre, dans un acte de 1160, montre un bouclier à umbo sans trace d'Armoiries ; celui de Philippe d'Alsace, son fils, porte aussi un bouclier à umbo sans Armoiries, en 1157, tandis qu'en 1170, on voit pour la première fois apparaître le lion, mais contourné, sur son sceau appendu au bas d'une charte par laquelle le comte de Flandre confirme la donation du bois de Martinval faite aux religieux de Vaucelles par Robert, avoué de Villers. Le sceau rond de 88 millimètres est un type équestre. Philippe d'Alsace, vêtu d'une tunique de mailles, coiffé d'un casque à timbre arrondi et muni d'un nasal, brandit une épée à gorge damasquinée ; son bouclier porte un lion contourné ; sous le cheval une plante d'ornement avec des oiseaux perchés. Légende : Sigillum. Philippi. Comitti. Flandrie. Contre-sceau : écu au lion ; dans le champ des rinceaux. (G. Demy. — Inventaire des sceaux de la Flandre, 1874).

En Angleterre, les écus armoriés surgissent sous le règne du roi Henri ii. Un manuscrit de la Bibliothèque Harléenne nous représente Geoffroy Plantagenêt armé d'un long bouclier triangulaire orné de six renards rampants posés 3, 2 et 1 (année 1172). La première fois qu'on rencontre les Armoiries royales d'Angleterre sur des sceaux, c'est sur le contre-scel de Richard ier, dit Coeur-de-Lion (1189-1199). Il y est représenté à cheval, tenant de la main droite une épée haute levée, et de la main gauche un bouclier chargé de trois léopards.

Cependant Hickes, auteur anglais, conjecture que le blason n'a été introduit en Angleterre que sous le règne de Henri ii (1154-1189). Mais on ne voit ni léopards, ni cimier sur le scel de ce monarque.

Le monument le plus ancien des Armoiries de l'Écosse est un contre-scel de Guillaume le Lion qui monta sur le trône de ce royaume en 1165. Il représente un lion couronné de fleurs de lis. (N. de Wailly).

Il existe au National Museum de Munich le plus ancien Ritter Schild offrant la représentation conventionnelle d'un animal suivant les formules héraldiques. C'est un bas-relief en forme d'écu provenant de Kloster Steingaden, ancienne fondation des Welfen dans le Bayerischen Oberlande. Cette sculpture est taillée en grès (Sandstein) et bien qu'elle date de l'année 1180, la polychromie est très apparente et l'état de conservation satisfaisant. À part la denture accusée du félin et l'archaïsme du modelé, le type est conforme aux prescriptions les plus sévères des rois d'armes. Le blason de Kloster Steingaden offre sur champ d'or, un lion d'azur, la queue doublement nouée et fourchue, armé et lampassé de gueules.

Le plus vénérable des documents de la paléographie héraldique est, à notre connaissance, le Züricher Wappenrolle (1280-1325) contenant près de six cents blasons coloriés. En 1860, la Société des Antiquaires de Zurich en publia un fac-simile. L'examen de ce Wappenrolle nous permet de constater qu'au xiiie siècle, la science, le langage et la législation héraldiques reposaient sur des données certaines et des principes immuables. (Notice d'Auguste Schoy dans le Journal des Beaux-Arts et de la Littérature, du 31 août 1874).

Selon l'érudit Du Cange, les émaux que les hérauts ont appelés couleurs sont des pannes et fourrures, de même que l'hermine et le vair. Les noms mêmes donnés à ces couleurs n'ont d'autre origine que ceux des fourrures de diverses espèces employées pour les cottes d'armes.

Dans les assemblées publiques et dans les guerres, les seigneurs et les chevaliers étaient reconnus à leurs cottes d'armes. Lorsqu'on parlait d'eux ou lorsqu'on voulait les signaler par quelque marque extérieure, on disait : Tel seigneur porte la cotte d'or, d'argent, de gueules, de sinople, de sable, de gris, d'hermine, ou de vair. Plus tard, on dit tout simplement : Il porte d'or, d'argent, etc., en sous-entendant le mot de cotte d'armes.

De là est venu l'usage de blasonner les armes d'un gentilhomme en ces termes : Il porte d'or, d'argent, etc., à une telle pièce.

Mais comme plus tard ces signes extérieurs ne suffirent pour se reconnaître dans les réunions solennelles ou sur les champs de bataille où tous les seigneurs étaient revêtus de cottes semblables, on songea à diversifier ces dernières, en découpant ces draps d'or et d'argent et les fourrures, couvrant les habits ou les armes, de différentes manières, en observant de ne jamais mettre ni peau sur peau, ni le drap d'or sur le drap d'argent ou le drap d'argent sur le drap d'or. Lorsqu'on faisait exception à cette règle, on devait s'enquérir des motifs de ce contresens et des raisons qui avaient dicté ce changement. De là l'origine des armes à enquerre, comme celles de Jérusalem.

Avec ces découpures, on forma des bandes, des fasces, des chefs, des lambda et d'autres pièces que les hérauts nomment chargeantes. Il advint ensuite que les chevaliers transportèrent sur leurs écus non seulement la couleur des draps d'or et d'argent et des riches fourrures ou pannes qu'ils portaient en cottes d'armes, mais aussi la figure de ces découpures, dont ils formèrent des bandes, des jumelles, des fasces, des sautoirs, des chefs et d'autres pièces dites honorables. Quelquefois ils ont parsemé leurs cottes d'armes de figures d'animaux terrestres, d'oiseaux ou d'autres objets de la création et les ont reproduit sur leurs boucliers ; ou bien ils ont emprunté à ces derniers leurs représentations pour en couvrir leurs cottes d'armes. Telle est la pensée du savant Marc Velser.

Dans quelques cas spéciaux, nous voyons des preux charger leurs cottes d'armes d'aucune pièce et conserver un bouclier semblable. C'est pour ce motif que les ducs de Bretagne portent l'hermine plein, les d'Albret le gueules plein, les Meneses d'Espagne l'or plein et les seigneurs de Saint-Chaumont le gris ou l'azur plein, parce que leurs cottes d'armes étaient respectivement des pannes de gueules et de gris et le drap d'or.

 

de Jérusalem

Jérusalem (de) : D'argent, à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même.
 

de Bretagne

Bretagne (de) : D'hermine, plein. (Bretagne)

d'Albret

Albret (d') : De gueules, plein. (Gascogne)
 

Meneses

Meneses : D'or, plein. (Andalousie)
 

 

Nous voyons dans les comptes d'Étienne de la Fontaine, argentier du roi de France en 1350, que l'on avait coutume de broder les cottes d'armes et de les enrichir de perles. Ces broderies avaient pour but de donner du relief aux Armoiries qui se répétaient sur les écus.

L'usage de la cotte d'armes armoriée n'était réserve primitivement qu'à la plus haute noblesse, mais plus tard les écuyers commencèrent à la porter sans inconvénient. Au moins c'est ce qui résulte des dires de George Châtellain, en son Histoire de Jacques de Lalaing, chevalier de la Toison d'Or.

Les auteurs enseignent, et des témoignages nombreux le confirment, que chaque fois qu'un seigneur changeait de domaine et de dignité, il changeait aussi ses armes et son sceau. (Natalis de Wailly. Éléments de paléographie, t. ii, p. 21).

L'aîné seul de la famille, comme héritier présomptif, portait parfois conjointement avec le chef en titre de la seigneurie, les armes pleines de celle-ci. Le plus souvent cependant tous les enfants adoptaient une brisure dont la forme était réglée selon l'ordre hiérarchique des successions. Ce signe disparaissait du blason de celui des fils qui était mis en possession de la seigneurie. « Suivant la loi des Armoiries, ajoute Duchesne, dans son livre de l'Histoire de la maison de Béthune, quand les lignes des aînés viennent à prendre fin, celles des cadets relèvent les armes pleines de leurs maisons et en quittent les brisures… »

Armoiries renversées. — Punition des traîtres. — Par une charte signée à Rennes, le 26 février 1388, Messire Alain de Montbourcher, chevalier, et Simon de Montbourcher, son frère, s'obligent envers Jehan, duc de Bretagne, comte de Montfort et de Richemont, par foi et serment, de défendre le chastel et forteresse de Saint-Brieuc, sous peine de leurs armes estre mises et assises à revers, sans que icelles par elx ne par aultres puissent estre mises ne assises en aultre maniere (Dom Lobineau. Histoire de Bretagne).

Les Armoiries et les marques municipales. — La législation héraldique, presque toujours et partout, a été variable et peu précise ; en cette matière, on s'appuie encore trop aujourd'hui sur l'école historique du xviie siècle, que feu le chevalier de Saiily appelait spirituellement l'École des Droits du Roi. Aussi bien, depuis cette époque, a-t-on trop constamment cherché à faire tout émaner de la puissance souveraine, à classifier, à son profit ce qui auparavant était libre, indécis et non rangé de force dans une catégorie déterminée : la hiérarchie des grades nobiliaires et des ornements accessoires des Armoiries a été bel et bien organisée par Napoléon ier, puis, non pas corrigée, mais revue et considérablement augmentée par Louis xviii. Sans doute, ce qui est défini, proprement catalogué, facile à comprendre et à retenir, plait à la masse ; elle s'imagine que tout cela est fort ancien, et qu'il en a toujours été ainsi ; mais l'historien, s'il étudie sérieusement le passé, reconnaît rapidement que les choses ne sont pas aussi simples.

Les Armoiries sont évidemment nées des emblèmes militaires et des figures qu'offraient les écus ou boucliers ; de même que les fiefs, ces Armoiries devinrent héréditaires ; cependant leurs possesseurs pouvaient les changer et les modifier de toute manière, sans que le pouvoir souverain intervint autrement qu'à titre tout à fait exceptionnel.

Après les chevaliers et à leur imitation, les corporations et les communautés urbaines eurent leurs Armoiries ; les concessions royales, si nombreuses qu'elles soient, ne nous paraissent pas porter atteinte au principe de la liberté : elles étaient accordées par faveur et non de droit rigoureux. La prétention à la noblesse est indiquée, non par le port de l'écu, mais par certains ornements extérieurs ; nous ne connaissons pas de lois anciennes qui interdisent aux roturiers de faire usage de l'écu armorié ; Louis xiv admit même les roturiers à faire enregistrer leurs armes, moyennant 20 livres ; la concession héraldique de Charles VII aux bourgeois de Paris est remarquable, non parce qu'il leur permet de porter des Armoiries, mais parce qu'il les autorise à timbrer l'écu.

Nous ne voyons pas que le droit de toute communauté de bourgeois — et, pour ce qui est de l'époque actuelle, de toute commune ou municipalité — à porter des Armoiries et à les faire composer à son gré, ait jamais été contesté (nous mettons de côté, naturellement, les temps révolutionnaires). Rien, à part les cas exceptionnels, ne prouve que les Armoiries des villes françaises émanent du pouvoir royal ; bon nombre forment des jeux de mots, comme le lion de Lyon, les rats d'Arras, les rinceaux de Reims, etc. ; dans le duché de Lorraine, nous ne voyons guère que les communautés de Nancy, de Saint-Nicolas et peut-être de Laveline, qui aient fait usage d'Armoiries antérieurement au xviie siècle ; mais les nombreuses communautés qui furent invitées aux pompeuses funérailles du duc Charles iii (1608), donnèrent à leurs députés un écu héraldique pour être porté à la cérémonie ; il ne semble pas que l'autorité souveraine se soit occupée de la composition de tous ces blasons, puisque quelques-uns ont été plus tard modifiés.

 

de Lyon

Lyon [Ville] : De gueules, au lion d'argent ; au chef cousu d'azur, chargé de trois fleurs-de-lys d'or. (Lyonnais)
 

d'Arras

Arras [Ville] (1): D'azur, à la fasce d'argent chargée de trois rats de sable, accompagnée en chef d'une mitre d'or et en pointe de deux crosses du même, passées en sautoir. (Artois)
 

de Reims

Reims [Ville] : D'argent, à deux rinceaux de laurier de sinople passés en double sautoir ; au chef de France ancien. (Champagne)
 


 

 

Nous croyons donc que toute commune ou municipalité a le droit de faire usage d'un écu héraldique et de le composer à son choix. Il est évident, d'ailleurs, qu'on devra toujours préférer les Armoiries les plus anciennes et, à défaut d'un vieil écu communal, celui des plus anciens seigneurs qui ont porté le nom du lieu. Au cas d'absence d'Armoiries anciennes, il est nécessaire de consulter les historiens compétents, ainsi que la Société savante du département ou de la province. Nous rejetons en principe les ornements extérieurs, sauf existence d'une concession souveraine ou d'un usage antérieur à la Révolution ; nous sommes surtout sans pitié pour les couronnes murales, fâcheuse invention de Napoléon ier, qui n'est pas légitime dans son principe, car une communauté de bourgeois n'a point conquis la ville, et qui donne lieu à toute sorte d'abus.

Telles sont nos idées personnelles, résumé de recherches qui pourraient former la matière d'un fort volume ; nous les soumettons à l'examen et à la contradiction des collaborateurs compétents. (Vandémont. — L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, année 1886).

Il y avait autrefois dix-huit espèces particulières d'Armoiries :

Armoiries de sang ou de nom. — Celles qui provenaient des aïeux paternels en ligne directe légitime.

Armoiries d'alliance. — Celles où l'on voyait un ou plusieurs quartiers provenant des aïeux maternels.

Armoiries de succession. — Celles dont on use par droit de succession, à défaut d'héritiers du sang.

Armoiries substituées. — Celles d'une famille éteinte dont on est chargé de prendre le nom et les armes.

Armoiries de concession. — Celles qui ont été octroyées par un souverain.

Armoiries d'assomption. — Celles que l'on a ajoutées à un quartier pour perpétuer le souvenir d'une action honorable.

Armoiries de domaine ou de possession. — Celles où l'on fait entrer divers quartiers qui chacun renferme les armes d'un pays ou d'un domaine que l'on possède.

Armoiries pleines ou primogènes. — Celles qui appartiennent exclusivement aux chefs de la branche aînée.

Armoiries brisées, pour les cadets, et diffamées pour les enfants naturels.

Armoiries de communauté. — Celles qui appartiennent aux femmes mariées, et qui doivent s'accoler du côté gauche à celles de leur mari, sous la même couronne, avec les mêmes tenants ou supports.

Armoiries bénéficiales. — Celles qui sont affectées à la possession d'un fief ecclésiastique.

Armoiries de congrégation. — Celles qui appartiennent à un ordre de chevalerie, à un ordre monacal, etc.

Armoiries de corporation. — Celles qui appartiennent à un corps, comme les académies, les universités, les gildes, etc.

rmoiries expectatives. — Celles des domaines dont les possesseurs, dans l'ancien empire d'Allemagne, s'étaient engagés solennellement à laisser leur succession au survivant d'entre eux, dans le cas de décès sans enfants, ni successibles.

Armoiries de prétention. — Celles que portent concurremment deux hommes qui prétendent à la propriété ou à la possession du même domaine.

Armoiries à l'enquerre. — Celle où il y a une infraction aux règles du blason, par exemple, métal sur métal ou couleur sur couleur. On doit s'enquérir du motif historique de cette dérogation.

Armoiries fausses. — Celles qui sont composées contre toutes les règles de l'art héraldique.

d'après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la science du blason
Comte Alphonse O'Kelly de Galway — Bergerac, 1901

 

 

ARMES. Symboles, emblèmes peints et figurés sur l'écu. Il ne faut pas les confondre avec les Armoiries.

Armes pures et pleines sont celles portées par les aînés des maisons et familles, telles que leurs ancêtres les ont toujours portées.

Armes brisées, celles que les cadets ont augmenté de quelques pièces, pour être distingués de leurs aînés.

Armes parlantes, celles où on voit quelques pièces ou meubles qui indiquent exactement ou à peu près le nom de la famille qui les porte.

Armes chargées, celles où l'on a ajouté d'autres Armoiries, par substitution ou par concession.

Armes substituées, celles qui ôtent la connaissance d'une famille, puisque par substitution de biens et d'Armes, faite à une personne, elle est obligée de quitter son nom et ses Armes, et de prendre celles du substituant par héritage ou par mariage.

Armes à enquérir, celles qui ayant un champ de métal, sont chargées de pièces pareillement de métal ; ou celles qui, étant de couleur, sont chargées de pièces aussi de couleur ; ce qui est contre les règles de l'art héraldique et donne occasion de s'informer (s'enquérir) du motif de cette dérogation.

d'après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la science du blason
Comte Alphonse O'Kelly de Galway — Bergerac, 1901

 

 

ARMOIRIES. Les Armoiries sont des marques d'honneur héréditaires, d'émaux et de figures déterminées, d'usage immémorial ou concédées par les souverains, qui distinguent les familles nobles l'une de l'autre.

Il y en a de diverses sortes : Armoiries de famille, de domaine, de dignité, d'alliance, de communauté, de succession, de prétention, de concession et de patronage. Voir ces mots.

Elles se composent de plusieurs parties, savoir : l'écu, le champ, les émaux et les fourrures, les figures, les supports et les tenants, le heaume, la couronne, la devise, le cri, le cimier, le bourrelet, les lambrequins, les ordres et les marques de dignité. Voir aux mots pour les détails.

d'après Le blason, dictionnaire et remarques
Comte Amédée de Foras — Grenoble, 1883

 

 

ARMES ou ARMOIRIES, subst. fém. plur. Les Armoiries sont des marques d'honneur et de noblesse, composées de certaines couleurs et de certaines figures représentées dans des écussons, sur des bannières ou sur des cottes d'armes, pour distinguer les familles, ou accordées par le souverain en récompense de quelque exploit militaire, ou de quelque service considérable rendu à l'état.

Les auteurs anciens et modernes ne s'accordent point sur l'origine des Armoiries ; quelques-uns la fixent au temps des tournois et des croisades ; d'autres qui ont confondu les emblèmes avec les Armoiries, la font remonter au déluge. Néanmoins, l'usage des Armoiries ne fut guère pratiqué qu'au dixième ou onzième siècle ; les tombeaux des princes, des seigneurs et des gentilshommes faits avant ce temps-là ne portent aucune empreinte, aucun vestige d'Armoiries ; les plus anciens n'ont que des croix et des inscriptions gothiques, avec la représentation de ceux qui y sont enterrés. Clément iv, qui mourut en 1268, est le premier de tous les papes qui ait des Armoiries sur son tombeau, à Viterbe ; et s'il y a quelques tombeaux qui paraissent plus anciens que le dixième siècle, et qui ayent des Armoiries, on reconnaîtra, en les examinant avec attention, qu'ils ont été refaits, et que les Armoiries en sont apocryphes.

Les sceaux et les monnaies sont encore une preuve de cette vérité : on n'y voit point d'Armes que depuis le onzième siècle. Louis le Jeune, qui régnait l'an 1150, est le premier des rois de France qui ait eu un contre-scel d'une fleur-de-lys, et il choisit cet emblème par allusion à son nom de Loys, ou bien parce qu'on le nommait Ludovicus flores. Le plus ancien sceau des comtes de Flandres est celui de Robert le Frison, attaché à un acte de l'an 1072, et aucun auteur, au-dessus du onzième siècle, n'a fait mention de l'art du blason. Il faut donc considérer comme fables tout ce qu'ont dit certains auteurs, qui prétendent que les Armoiries sont aussi anciennes que le monde, et qui en donnent gratuitement aux enfants de Caïn, de Seth et de Jacob, aux Grecs, aux Perses et aux Romains.

L'opinion la plus raisonnable est celle qui fixe l'origine des Armoiries à l'époque des tournois, c'est-à-dire vers le onzième siècle. Les chevaliers qui assistaient à ces sortes d'assemblées, étant armés de toutes pièces, c'est-à-dire couverts de fer et d'acier, prenaient diverses couleurs et divers signes pour se reconnaître, et les portaient sur leurs boucliers et cottes d'armes ; ainsi, le soleil, les étoiles, les lions, les aigles et autres pièces qui se voient dans les Armoiries, représentent ce que les chevaliers prenaient pour leurs devises, se faisant appeler les Chevaliers du Soleil, du Lion, de l'Aigle, etc. Mais ces signes n'étaient alors que des emblèmes de distinction et de fantaisie ; les croisades ensuite en firent des marques d'honneur, et les rendirent héréditaires dans les familles.

On distingue huit espèces différentes d'Armoiries.

 

d'Elisabeth II d'Angleterre

Elizabeth ii d'Angleterre : Écartelé : aux 1 et 4 : de gueules, à trois léopards d'or, armés et lampassés d'azur (Angleterre) : au 2, d'or au lion de gueules, enclos dans un double trêcheur, fleuronné et contre-fleuronné du même (Écosse) ; au 3, d'azur, à la harpe d'or (Irlande).
 


 

  1. Celles de domaine et de possession, qui sont celles que la plupart des princes et souverains portent, comme les rois de la Grande-Bretagne qui joignent ensemble les armes d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, et ceux d'Espagne qui portent à-la-fois les Armes de Castille, de Léon et d'Aragon.
     
  2. Celles de dignités. Elles sont intérieures ou extérieures. Les premières sont celles qu'un personnage est engagé de porter, comme marque de la dignité dont il est revêtu. C'est ainsi que l'empereur porte l'aigle impériale. Les secondes sont toutes les marques placées hors de l'écu, qui désignent la dignité de la personne . Telles sont la tiare et les clefs, pour le pape ; le chapeau rouge, pour les cardinaux ; le chapeau vert avec la croix, pour les archevêques ; le chapeau vert avec la mitre et la crosse, pour les évêques ; les bâtons de maréchaux de France ; les ancres des amiraux, etc., sont des Armoiries extérieures de dignités.
     
  3. Celles de concession. Ces Armes contiennent quelques pièces des Armoiries des souverains, ou même leurs Armoiries entières, accordées à certaines personnes pour les honorer ou récompenser leurs services.
     
  4. Celles de patronage. Telles sont les Armes de plusieurs villes qui portent en chef celles de leur souverain.
     
  5. Les Armes de prétention, qui sont des marques du droit que l'on prétend avoir sur certains fiefs, terres ou royaumes. C'est ainsi que les rois de Sardaigne portent les Armoiries de Chypre, de Jérusalem, de Saxe et de Westphalie, etc.
     
  6. Celles de substitution. Elles ôtent la connaissance d'une famille, puisque la substitution de biens et d'armes, faite à une personne ou à une famille l'oblige de quitter son nom et ses armes, et de prendre ceux du substituant, soit par héritage, soit par alliance.
     
  7. Celles de familles qui servent à distinguer une maison d'une autre. Il y en a de huit sortes : 1° les parlantes, celles qui font allusion au nom de la famille ; 2° les arbitraires, qui sont celles que quelques gens qui ont fait fortune s'attribuent sans les avoir méritées, et l'on en trouve beaucoup, mais elles ne servent guère à distinguer ces familles obscures que pour faire rire de leur fol orgueil ; 3° les vraies, qui sont composées suivant les lois héraldiques, et suivant l'usage de la nation ; 4° les fausses, celles qui sont contre les principes de l'art, qui n'admet point couleur sur couleur, ni métal sur métal. Mais elles sont légitimes, lorsque la violation des règles émane du souverain, qui en use ainsi pour perpétuer le souvenir de quelqu'action mémorable ; alors on les nomme Armes à enquerre, c'est-à-dire qui donnent occasion de s'enquérir, de demander pourquoi elles sont ainsi ; 5° les pures et pleines, où il n'entre aucune brisure, et qui sont celles que les aînés des maisons portent telles que leurs ancêtres les ont toujours portées ; 6° les brisées, celles que les cadets ont augmentées de quelques pièces ou brisures, pour être distingués de leurs aînés ; 7° les chargées, qui sont celles où l'on a ajouté quelques pièces en récompense de quelque belle action ; 8° les diffamées ou déchargées, celles dont on a retranché quelque pièce ou partie, pour punition de celui qui les porte, sans préjudice pour sa lignée.
     
  8. Et celles de communautés, comme les Armes des chapitres, des universités, et des corps des marchands et artisans, mais ces dernières sont plutôt des sceaux que de véritables Armoiries.

L'exemple de quelques familles distinguées a fait croire assez vulgairement que les armes les plus chargées sont les signes d'une noblesse plus grande et plus illustre, et c'est à tort que cette opinion a prévalu ; souvent les maisons les plus nobles et les plus anciennes portent les Armoiries les plus simples, les moins compliquées ; par exemple, la maison de Narbonne-Lara porte : plein de gueules ; celle de Crussol, ducs d'Uzès, en Vivarais : fascé d'or et de sinople ; celle de Chabot, prince de Léon, en Poitou : d'or, à trois chabots de gueules ; celle de Damas, en Forez : d'or, à la croix ancrée de gueules ; celle de Durfort, ducs de Duras en Guyenne : d'argent, à la bande d'azur.

 

de Narbonne-Lara

Narbonne (de) : De gueules, plein. Devise : Nos descendonos de reyes, si no los reyes de nos. (Languedoc)
 

de Crussol

Crussol (de) : Fascé d'or et de sinople. (Languedoc)
 

de Chabot

Chabot (de) : D'or, à trois chabots de gueules. Cimier : Un chabot de gueules, en pal, la tête en bas. Devise : Concussus resurgo. (Poitou, Bourgogne, Bretagne, Rotterdam)
 

de Damas

Damas (de) : D'or, à la croix ancrée de gueules. (Bourgogne, Forez)
 

de Durfort

Durfort (de) : D'argent, à la bande d'azur. (Guyenne, Quercy, Languedoc)
 


 

 

Il faut observer que toute personne qui a des Armoiries n'est pas noble par ce fait ; car il y a eu des époques où on en délivrait pour de l'argent, à qui en voulait, et même à qui n'en voulait pas, surtout en 1696 : à cette époque les traitants en délivraient pour 20 livres, et avaient soin d'en envoyer non seulement au mari, mais encore à la femme, afin d'avoir 40 livres, pour laquelle somme ils faisaient assigner, en cas de non payement.

Les Armoiries se composent de métaux, couleurs et fourrures, qu'on nomme émaux.

Les métaux, au nombre de deux, sont :

  1. L'Or, ou jaune ; dans la gravure, on le représente par un nombre infini de petits points ;
     
  2. L'argent, qu'on représente tout blanc.

Les couleurs, au nombre de cinq, sont :

  1. L'Azur, ou bleu ; on le représente dans la gravure par des lignes horizontales, c'est-à-dire par des lignes tirées du flanc droit au flanc gauche ;
     
  2. Le Gueules, ou rouge ; on le représente par des lignes perpendiculaires, c'est-à-dire tirées du haut en bas ;
     
  3. Le Sinople, ou vert ; il est représenté dans la gravure par des lignes diagonales, c'est-à-dire tirées de l'angle droit à l'angle gauche ;
     
  4. Le Sable, ou noir ; on le représente par des lignes horizontales et perpendiculaires, croisées les unes sur les autres ;
     
  5. Le Pourpre, ou violet ; il est représenté en gravure par des lignes diagonales de gauche à droite.

Les fourrures, au nombre de deux, sont :

  1. Le Vair ; c'est un fond d'azur, chargé de petites pièces d'argent, en forme de cloches renversées ; il y a quatre cloches d'argent renversées à la première et troisième tire (rang), et trois et deux demies à la deuxième et quatrième lire. Le Contre-vair se forme en opposant les cloches les unes aux autres par leurs bases ;
     
  2. L'Hermine ; on le représente par l'argent, chargé de mouchetures de sable. Le Contre-hermine est au contraire représenté par un champ de sable, semé de mouchetures d'argent.

On ajoute la couleur de carnation pour les parties du corps humain, telles que le visage, les mains et les pieds ; et la couleur naturelle, pour les animaux, arbres, plantes et fruits, lorsqu'ils paraissent comme la nature les produit.

Les pièces qui tiennent le premier rang dans les Armoiries, sont les pièces honorables, ainsi nommées parce qu'elles ont été les premières en usage. Ces pièces sont au nombre de neuf.

Le Chef La Croix Le Sautoir
La Fasce La Bande La Barre
Le Pal Le Chevron Le Pairle

Les autres pièces qui dérivent de ces premières, sont le Fascé, le Palé, le Bandé, le Chevronné, le Burelé, le Vergeté, le Coticé, les Points-Équipolés, l'Échiqueté, le Losangé, le Parti, le Coupé, le Tranché, le Taillé et l'Écartelé.

Toutes ces pièces purement héraldiques ont été réglées par les héraults d'armes, dès l'origine des Armoiries.

Quelques auteurs ont encore ajouté aux neuf pièces honorables, le Franc-Canton, la Bordure, l'Orle, la Champagne, l'Écusson et le Giron. Il sera parlé plus particulièrement de toutes ces pièces, chacune en l'ordre alphabétique.

Les pièces dites honorables et celles qui en sont composées ayant été les premières marques de distinction qui signalèrent la chevalerie et la naissance du blason, tous les auteurs qui ont écrit sur cette matière, leur assignent le premier rang parmi les pièces de l'écu. Mais on doit bien se garder d'en tirer une induction défavorable pour tous les autres meubles qui composent les Armoiries. On aura plus d'une fois l'occasion de citer des maisons considérables qui n'ont point dans leurs Armes de ces prétendues pièces honorables, et qui n'en ont pas moins d'ancienneté et d'illustration. Toutes les pièces en général sont honorables pour ceux qui ont le droit de les porter, puisqu'elles sont les hiéroglyphes des actions éclatantes de leurs ancêtres.

Un arrêt rendu le 13 août 1663, fait défense à tout noble de décorer ses Armes de couronnes de baron, comte ou marquis, s'il n'y est autorisé en vertu de lettres-patentes dûment enregistrées à la cour.

d'après le Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842)  — Paris, 1816 — Télécharger

 

 

 

Note de la rédaction

1- Arras porte aussi : De gueules, au lion d'or, armé et lampassé d'azur ; à l'écusson d'azur, semé de fleurs-de-lys-d'or, au lambel de gueules, chargé de neuf châteaux d'or, brochant.

 

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