FERMAIL. Nom donné aux boucles des ceinturons, baudriers, harnais, etc., principalement lorsque leur forme n'est pas arrondie ; lorsque ce petit meuble est orné et grelé de pierreries on le nomme fermaillet et aussi floc. d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blason
L.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899 FERMAIL, subst. masc., et FERMAUX,
au pl. Ce vieux mot signifie les agrafes, crochets, boucles garnies
de leurs ardillons, et autres fermoirs de ce genre, dont on s'est
servi anciennement pour fermer des livres et dont l'usage a été transporté aux
manteaux, aux chapes, aux baudriers ou ceintures pour les attacher.
On les a aussi nommés fermalets ou fermaillets, et
ils faisaient alors une espèce de parure, tant pour les hommes
que pour les femmes.
Les Fermaux sont ordinairement représentés
ronds, quelquefois en losange, ce qu'alors il faut spécifier
en blasonnant. Joinville, décrivant une grande fête,
qu'il appelle une grand'court et maison ouverte, dit : « et à une
autre table mangeoit le roi de Navarre, qui moult étoit paré de
drap d'or, en cotte et mantel, de ceinture, Fermail et
chapel d'or fin, devant lequel je tranchois. » Selon,
Borel, le Fermail était un crochet,
une boucle en carcan, et autre atifet de femmes. Mais
on voit par cet endroit de l'histoire de Joinville que les
hommes et les femmes
se servaient de cette parure, que les hommes mettaient tantôt
sur le devant du chapeau, et tantôt sur l'épaule
en l'assemblage du manteau. Aussi lisons-nous ces paroles
dans Amadis, liv. 2 : « Et laissant pendre
ses cheveux, qui étoient les plus beaux que nature produit
onc, n'avoit sur son chef qu'un fermaillet d'or
enrichi de maintes pierres précieuses ». Sur quoi
Nicod ajoute : et il a ce nom, parce qu'il ferme avec
une petite bande,
laquelle est appelée fermeille ou Fermaille ;
et quand aux femmes, elles plaçaient leur Fermail sur
le sein. Il est dit dans Froissard, II vol. ch. civ.
« Et si eut pour le prix un Fermail à pierres
précieuses
que madame de Bourgogne prit en sa poitrine ».
Le Fermail dans l'écu
est posé ordinairement en fasce, la pointe de l'ardillon à dextre ;
s'il se trouve perpendiculairement, on le dit en pal.
On nomme Fermail antique celui
qui est en losange. Les anciens auteurs se sont servi du mot fermaillé, pour
dire un écu rempli de Fermaux ;
ce terme n'est plus en usage : on doit dire semé de Fermaux.
de Scelles d'Artilly, en Normandie : de gueules, à trois fermaux d'argent.
de Malet de Graville,
en l'Île-de-France : de gueules, à trois fermaux d'or.
Horric, en Angoumois : d'azur, à trois fermaux d'or.
de la Vallée-Fossez,
en Bretagne : de gueules, à trois fermaux d'argent.
du Montet de la Terrade de Fayolles,
en Franche-Comté :
d'argent, au chef d'azur, chargé de trois fermaux d'or.
d'après le Dictionnaire encyclopédique
de la noblesse de France
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816 — Télécharger
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