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Héraldique : art et science du blason
 
 
Héraldique : art et science du blason
 
 
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Dragon

Au Blason des Armoiries
 

DRAGON. Être chimérique. Il a le buste et les pattes de l'aigle, le corps du serpent, les ailes de la chauve-souris, sa queue terminée par un dard est repliée sur elle-même. On a donné ce nom à tous les animaux monstrueux du genre des serpents, des lézards et des crocodiles, qui paraissaient extraordinaires par leur grandeur hors des proportions naturelles ou par leur configuration étrange. Le Dragon était ordinairement représenté, dans les anciens manuscrits, avec des ailes semblables à celles de la chauve-souris, une queue de serpent enroulée, une crête de coq, un dard dans la gueule et quelquefois des cornes. (Dictionnaire encyclopédique, au mot Dragon.)

Les Saintes Écritures mentionnent le Dragon, à plusieurs reprises, en ces termes : « Moïse donc et Aaron vinrent vers Pharaon, et firent comme l'Éternel avait commandé. Et Aaron jeta sa verge devant Pharaon et devant ses serviteurs et elle devint un Dragon. » (Exode, Second livre de Moïse, chap. vii, verset 10).

« Mais Pharaon fit venir aussi les sages et les enchanteurs ; et les magiciens d'Égypte firent la même chose par leurs enchantements. » (Idem, verset 11).

« Ils jetèrent donc chacun leurs verges et elles devinrent des Dragons ; mais la verge d'Aaron engloutit leurs verges. » (Idem, verset 12).

« Il y avait aussi en ce lieu là (Babylone) un grand Dragon, que les Babyloniens adoraient. »

« Et le roi dit à Daniel : Diras-tu aussi que celui-ci soit d'airain ? Voici, il vit et il mange et boit. Tu ne peux pas dire qu'il ne soit un Dieu vivant, adore-le donc. » (Livre de Daniel, chap. xiv, versets 21 et 23).

« Daniel fit mourir le Dragon. » (Idem, versets 24, 25, 26 et 27.)

Le Dragon, symbole prédominant de la science du blason, était celui qui figurait le plus parmi les hiéroglyphes, et en remontant cette source, on y trouve le célèbre Urgunda des Mexicains, le grand serpent peint sur la bannière chinoise, et le serpent de mer des Scandinaves dont il est parlé si souvent dans l'Edda.

Après la guerre de Trajan contre les Daces, il fut substitué à l'aigle des Romains, et passa d'eux à plusieurs nations européennes, mais parmi aucune d'elles il ne fut aussi préféré que par les habitants de la Grande-Bretagne. Il constitua l'étendard des rois de Mercie, des Angles de l'Est et des Saxons de l'Ouest. Il fut porté par Cadevallo et les rois de Galles, desquels il passa à Henri vii qui l'introduisit dans les armes britanniques. Il fut aussi le symbole favori des druides qui bâtirent leur grand temple d'Abury dans la forme d'un serpent ailé et représentèrent, comme les Orientaux, le bien et le mal par une lutte entre deux Dragons. Plus tard, il fut introduit dans les armes de Londres et de Dublin, et, suivant quelques hérauts, il fut adopté par les rois milésiens d'Irlande et fut considéré, pendant les croisades, comme le symbole de la nation britannique universelle. (J. Thorold. — The Toreath of Heraldy.)

L'origine du Dragon est essentiellement septentrionale. Nous ne croyons pas sortir trop du sujet en faisant l'historique du seul monument de l'espèce qui existe de nos jours en Belgique, du Dragon qui surmonte le beffroi de Gand et enlevé autrefois aux Brugeois, pendant les guerres civiles.

En 1107, le roi Sigurd Magnussen quitta les côtes de la Norvège sur des vaisseaux dont la proue était ornée de Dragons et se dirigea vers la Palestine pour prendre part à la croisade. Mais il s'arrêta à Constantinople et fit don de sa flotte à l'empereur Alexis Comnène (en 1111). Le Dragon doré qui ornait le vaisseau royal fut placé par Sigurd lui-même sur l'église de Sainte-Sophie.

Après la conquête de Byzance, Baudouin ix, comte de Flandre, fit descendre le montre du dôme sacré et le donna aux Flamands qui l'avaient accompagné. C'est alors qu'il arriva, avec des reliques, à Bruges, ville où Baudouin avait pris la croix dans l'église de Saint-Donat en l'an 1200. Ce Dragon a pu dès lors être regardé comme un trophée de la victoire éclatante remportée par les Belges croisés sur les schismatiques.

Un ancien dessin nous montre le vaisseau de Sigurd, la proue ornée d'un Dragon doré. Ce dernier a une une ressemblance frappante avec l'animal fabuleux qui surmonte le beffroi gantois (1).

Déjà au viie siècle, les vaisseaux des Anglo-Saxons portaient à la poupe une tête d'animal fantastique grossièrement sculptée et qui avait beaucoup d'analogie avec un Dragon. On remarque la même figure à la proue des vaisseaux normands que montait Guillaume le Conquérant, lors de sa descente en Angleterre et qui sont brodés sur la célèbre tapisserie de Bayeux (2). Un manuscrit de la bibliothèque de Bourgogne, à Bruxelles, exécuté au xive siècle, nous montre, le Dragon porté, comme cimier, par le roi de Norvège. (N° 15652 de l'inventaire).

L'ancien duché de Vandalie (Poméranie actuelle) avait pour symbole un Dragon d'or sur champ de gueules. Le Dragon existait sur le beffroi de Tournai au xive siècle ; on le voit gravé sur le grand sceau de cette ville, décrit par M. Charles Piot, à Bruxelles.

Le Dragon, animal fabuleux, est connu de toute antiquité. Les mythologies grecque et romaine lui assignent un rôle aussi important que celui qu'il avait chez les Germains, amateurs du merveilleux. Ce peuple croyait que le Dragon était le gardien des trésors et attribuait des qualités à cet animal fantastique.

Les Daces, peuple vaincu par Trajan, appartenant au rameau indo-germain, avaient adopté le Dragon pour enseigne de guerre. (Du CANGE, Glossarium infimae latinatis). Symbole de vigilance, cet animal se retrouve dans les mythes de toutes les tribus d'origine germanique. Aussi les Scythes, les Perses et les Parthes avaient le même emblème militaire.

On apprend par Zozime que les Romains, après avoir subjugué partiellement ces derniers peuples, leur empruntèrent le Dragon comme enseigne de guerre. Nous avons relaté la description qu'en fait Ammien Marcellin. Ce Dragon était coloré de pourpre et orné de pierreries. On le pendait à une pique dorée, la gueule ouverte ; le vent en y entrant le faisait siffler tel que l'eût fait un animal réel et il était d'une structure si légère et si flexible qu'il flottait en onde comme un serpent véritable.

Dans le christianisme, au contraire, le Dragon est en général la personnification du mal. Pendant le moyen-âge, les mythes chrétiens et les mythes germains se confondant sans cesse, cet animal devient le mauvais génie dans les légendes populaires et dans les traditions religieuses. Ainsi, par exemple, sur les fonts baptismaux de Notre-Dame à Termonde, que l'on croit dater du xiie siècle au moins, les trois Dragons ou griffons que l'on voit à côté de l'agneau de Dieu, semblent représenter le génie du mal.

Le Dragon personnifie donc l'esprit malin et l'hérésie. C'est pour ce motif, qu'au moyen-âge, on portait des figures de Dragons dans les processions pour représenter l'hérésie vaincue.

Cette coutume se perpétua jusqu'à la fin du siècle dernier dans le clergé de la cathédrale de Paris. Lorsqu'il sortait processionnellement, on portait devant lui un Dragon de bois peint, ajusté sur une pique ; cette figure ou espèce d'enseigne, qui rappelait le souvenir d'un monstre qu'on dit avoir été détruit par saint Marcel, évêque de Paris, s'appelait la gargouille, parce que son porteur lui ouvrait ou lui fermait la gueule, au moyen d'une corde attachée à une des mâchoires de la figure. (C. Leur, Collection des meilleures dissertations, etc., relatives à l'histoire de France, t. vii, Paris, 1838).

Mais quand nous voyons le Dragon soit couronnant un édifice ou un casque de chevalier, soit servant de simple ornement d'architecture dans les monuments civils ou religieux, on peut affirmer qu'il est pris dans une bonne acception, comme symbole de la vigilance ou de la force. Voilà pour le caractère d'origine germanique.

Après la prédication du christianisme, le Dragon fut considéré comme l'image de la méchanceté, de la malice et de l'hérésie. Nous retrouvons ce symbole dans la vie d'une foule de saints des premiers temps de Jésus-Christ. Il n'entre pas dans le cadre de ce sujet de relater la légende si poétique du combat de saint Georges contre un Dragon, devenu le patron de l'Angleterre et le héros des traditions en Belgique. Ici le monstre transpercé par le saint est la figure du paganisme abattu par la religion nouvelle.

La légende germanique qui attribue aux Dragons la garde de trésors nous parait provenir du fameux poème des Nibelungen. Elle était fort répandue dans les provinces belges (3).

Au moyen-âge, le Dragon faisait partie des insignes militaires. Nous le trouvons sur les étendards des Francs, selon les dires du roman de Garins le Loherins :

À une part a le roi avis et
O le Dragan qu'il vit venteler
Et lorieflambe Saint-Denise de les,

Et ailleurs :

Le signor dans qui porte le Dragon

Puis :

Qui tient lenseigne o le Dragon dreciet.

On ne doit pas confondre le drapeau orné du Dragon avec l'oriflamme de Saint-Denis.

Les Saxons avaient aussi pris le Dragon pour symbole, depuis le valeureux Witekind ; les insignes du lion et du Dragon étaient sacrés pour eux.

Dans les poésies nationales des Cambriens, anciens peuples d'Angleterre, l'étendard des Saxons et des Angles est désigné sous le nom de Dragon blanc, tandis que celui des Kymrys, leurs ennemis, est le Dragon rouge. (A. Thierry. — Histoire de la conquête d'Angleterre.)

En Angleterre, depuis les premiers temps de la monarchie, le Dragon fut considéré comme un attribut de la puissance souveraine ; du vie au xiie siècle, on portait le Dragon devant eux lorsqu'ils allaient en guerre. Un Dragon était aussi l'étendard du comte de Flandre, longtemps avant Philippe d'Alsace. (Glossarium, par du Cange.)

Pendant la guerre qu'il eut à soutenir contre la France, ce comte de Flandre fit placer sur un grand chariot, élevé sur quatre roues, un étendard en forme de tour, « auquel estoit peint un grand Dragon et horrible, jectant bonne quantité de feu par les yeux, les oreilles et la bouche ». Cette redoutable machine signifiait que l'intention du comte Philippe était de mettre tout le royaume à feu et à sang. (Oudegherst. Annales de Flandre. — Et Meyer. Annales Flandriæ.)

Dans ce dernier cas, ce Dragon est regardé comme un génie conservateur. C'est la réminiscence du gardien du Nibelungenhort (Trésor des Nibelungen). Le Dragon que nous voyons surmonter le casque des chevaliers ou le chanfrein de leurs palefrois, lorsqu'on les représente armés de pied en cap sur des monnaies ou sur des sceaux, a encore la même signification. Robert de Béthune, fils de Guy, comte de Flandre, et Guillaume de Mortagne, sire de Dossemer ou d'Ossemer, sont représentés de la même façon sur plusieurs sceaux de la fin du xiiie siècle (4).

Florent Berthout, seigneur de Malines (5) ; Sophie de Malines, comtesse de Gueldre ; Jean de Luxembourg, roi de Bohème ; Philippe de Flandre, comte de Thiette ; Jean i, duc de Brabant ; Jean, comte de Namur ; les sires d'Enghien, enfin nos principaux princes et seigneurs des xiiie et xive siècles, figurent tous sur leurs sceaux avec des Dragons (6).

Dans plusieurs contes populaires, le Dragon apparaît tantôt comme génie du mal, tantôt comme emblème de la malice et de la vigilance, selon que la légende a un caractère chrétien ou une couleur germanique. D'ailleurs la vénération qu'on avait pour cet animal fabuleux, comme symbole de la vigilance, date d'une époque fort reculée (7).

La science héraldique s'empara aussi du Dragon et de sa signification emblématique. On appela animal dragonné, le lion, le cheval, le griffon dont la queue se terminait en Dragon (8).

Sur un sceau d'une charte flamande de 1358, donnée par Guillaume Draeck ou Drake, figure cet animal fabuleux (9), que la maison d'Ostrel de Flers, en Artois, adopta dès l'an 1198, d'après le scel appendu à une charte de l'abbaye de Cantimpré à Cambrai (10). Un Dragon rampant percé d'une épée était le blason du poète Van Zevecote. Aucuns disent que c'est un basilic. Nous trouvons plus tard que Jean Dragon, seigneur de Mons-au-Barovil, fut anobli en 1640 au port d'un Dragon d'or en ses armes. (11). La famille Goethals, en Flandre a deux Dragons pour supports de ses armoiries.

Le type figuratif du Dragon a varié à travers les âges.

Le scel de Jehan de Corbeil dit de Grez (12), chevalier, appendu, comme témoin, au traité de mariage du comte de Hainaut avec Jeanne, fille du comte de Valois, le 19 mai 1305, porte un Dragon volant dont la partie inférieure du corps se termine en serpent (Archives Nationales, J. 410, charte 15), tandis que celui de Joachim de Pompéreint, seigneur dudit lieu, capitaine de 30 lances, apposé sur une quittance de gages de son office de capitaine, le 4 mars 1326, montre un Dragon qui a le corps du lion, la tête de l'aigle, avec les ailes de chauve-souris, et la queue terminée en serpent (Titres scellés de Clairambault, reg. 87, f° 6881). C'est à tort qu'on a désigné, dans ce dernier ouvrage, ce Dragon comme un griffon rampant.

Tantôt bon génie, comme parfois chez les Grecs, et ensuite emblème de la vigilance et de la perspicacité, comme chez les populations d'essence germanique ; tantôt génie du mal, symbole de la désobéissance, de l'hérésie, de la révolte, comme dans l'Écriture et dans les allégories du christianisme, le dragon apparaît partout. Il sert donc à désigner des choses de caractères tout différents, selon qu'il est emprunté aux mythes chrétiens ou aux mythes germains. Sous les pieds de saint Georges, vaincu par les saints martyrs des premiers temps de l'Église, le monstre nous montre le triomphe de la religion du Christ sur l'esprit des ténèbres. Au sommet des édifices publics, des beffrois surtout, sur le heaume des chevaliers, cet animal fantastique est un emblème de conservation et de vigilance. (Des Dragons au moyen-âge, par le baron Jules de Saint-Genois, article inséré dans le Messager des Sciences historiques, année 1840).

Tandis que le Dragon de l'antiquité était un serpent ailé, celui du moyen-âge est un monstre à formes multiples et fantastiques. Comme celui des catacombes, le Dragon du xiiie siècle le mieux caractérisé et le mieux formulé de tous, est en même temps mammifère et le plus souvent bête fauve par sa tête et son avant-corps, lion par ses pattes et ses griffes, oiseau palmipède, oiseau de nuit ou oiseau de proie par ses ailes ou par ses serres, serpent monstrueux par sa queue, formant des enroulements et terminée par un dard. Les représentations les plus caractéristiques de cet animal se voient dans les manuscrits sur vélin du moyen-âge.

Dans le symbolisme profane, comme celui l'Église, chacun de ses membres emprunte à chaque armorial correspondant une signification symbolique.

On remarque que la couleur de cet animal sur les manuscrits est la couleur rousse ou d'une teinte approchant du rouge. On peut le voir dans un manuscrit de la bibliothèque de Sainte-Geneviève.

En Espagne, le Dragon est très fréquent. Il est le symbole de la ville de Madrid et des marquis de Bedmar de Cueva.

Dans le poème du Chevalier au Cygne et Godefroid de Bouillon, publié en 1848, il est parlé d'un Dragon d'or surmontant la tente de Corbarant, en ces termes :

Ly dragons par deseure, sur l'estoque séant,
Fu d'or fin et massis, d'un ouvrage poissant.

La tente d'Alexandre, selon Lambert, a pour timbre un aigle, mais plus loin un Dragon :

Al tré le roy descendent à li dragons flambie.

Or, dans l'introduction du poème de Gilles de Chin, Reiffenberg dit que le Dragon était anciennement l'emblème de la puissance.

« Le Dragon ailé et terrestre, dit Mme Félicie d'Ayzac, ainsi que le Dragon exclusivement aquatique ont été connus des anciens. Le premier, autant et même plus fabuleux que l'autre, tient néanmoins plus de place dans les traditions du vieux monde et dans les récits légendaires. Cet animal joue un grand rôle dans les monuments des païens ; on le trouve dans leur zoologie, leur mythologie, leur blason, leur numismatique ; il a occupé leurs poètes, leurs naturalistes et leurs plus grands écrivains. »

Le type du Dragon diffère bien peu dans les descriptions de l'antiquité et du moyen-âge. Voici comment Guillaume le Normand le dépeint :

De tutes les bestes rampans
Est li draguns tut li plus grans,

Buche ad petite et grant le nés,
En l'air reluist conte fins ors,
Longe à la courne (queue) e crest grant.

Philippe de Thann nous présente le Dragon comme un serpent ailé, crêté, armé de dents et pourvu de pieds, dont ce trouvère ne marque pas la forme, mais que les héraldistes du moyen-âge ont emprunté au lion, au cheval et à l'aigle.

Vers le ive siècle de l'ère chrétienne, saint Georges délivre la ville de Beyrouth d'un Dragon qui se retranchait dans une caverne et qui allait dévorer la fille d'un roi de Syrie. (Revue de l'Art chrétien, 8e année.)

Le Dragon est le symbole de la vigilance et de la bonne garde.

Le drake (Dragon) était un navire scandinave du ixe siècle, ainsi nommé parce qu'au sommet de sa proue se dressait une figure sculptée de Dragon, et qu'il y avait dans sa forme quelque chose qui rappelait l'apparence que l'on prête à cet animal fabuleux. Ces Dragons étaient faits pour résister à une mer plus orageuse que la Méditerranée, ils avaient en conséquence des flancs larges et une vaste croupe, de façon à prendre sur l'eau une assiette solide. Ils étaient à fond plat et tiraient peu d'eau. (Léon RenardL'Art naval. Paris, 1881.)

Un Dragon orne le drapeau national de la Chine. Le Dragon orne aussi l'habit de guerre de l'Empereur de ce pays. Cet habit est recouvert de lames d'acier couvertes de figures de Dragons en filigrane d'or, d'un travail très délicat.

John de Mandeville, voyageur dans le Levant, nous a laissé une relation manuscrite de ses voyages, intitulée : Livre des Merveilles, rédigé dès 1367, et orné de miniatures représentant des Dragons volants qu'on rencontre en Asie, d'après l'auteur.

Le maître de Dante lui-même en parle :« Le Dragon, dit Brunetto Latini, est une des grandes bestes du monde qui habitent en Ynde et Ethiopie, et quand il est sorti de son spelonce (de sa caverne), il court parmi l'air si rondement et par si grand air, que l'air en reluist après autressi comme feu ardent. »

Le Dragon est bien ancien, puisque le psaume xliii en fait mention.

Les auteurs Chinois lui donnent une antiquité plus reculée peut-être, car le fameux dragon Apo-lo-lo vivait au temps où les hommes atteignaient l'âge raisonnable de 84 000 ans. Le dragon Lunz n'était pas moins digne d'attirer l'attention des naturalistes consciencieux, mais il fallait savoir le choisir au milieu des 177 rois de Dragons qui parcouraient les mers d'Orient. Raban Maur simplifie les recherches en ce qui concerne les espèces occidentales, ou même celles dont l'habitat est dans les montagnes du Caucase. Il dit « qu'ils vivent où vivent les griffons ».

En 1418, Sigismond, empereur d'Allemagne, institua l'Ordre de Dragon renversé, dont les membres prenaient l'engagement de défendre l'Église contre les hérétiques et les invasions des Turcs et particulièrement contre les Hussites. Cet ordre devait son nom au bijou que portaient les chevaliers et qui représentait un Dragon d'or renversé, c'est-à-dire les jambes tournées vers le haut. Il disparut peu de temps après sa fondation, après avoir rendu des services tant en Allemagne qu'en Italie. (Maigne — Dictionnaire encyclopédique des Ordres de chevalerie).

Il recrutait ses membres dans la noblesse allemande, hongroise et bohémienne.

d'après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la science du blason
Comte Alphonse O'Kelly de Galway — Bergerac, 1901

 

DRAGON. Animal fabuleux, ou chimérique, représenté en armoiries, avec une tête et deux pattes de devant, semblables à celles du griffon, le corps et la queue tiennent du serpent, les ailes sont celles de la chauve-souris. Les extrémités de la langue et de la queue, sont en forme de dard.

A dessiner Voir les armes de Pinsonneau.
d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blason
L.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899

Dragon.

A dessiner

Ancezune (d') : De gueules, à deux dragons monstrueux d'or, posés sur le pied gauche, tenant de leur main droite leur barbe, le tronc terminé en serpent rongeant leur dos, les extrémités en vipères et la tête humaine. (Provence)

 

 

Le Bourgois de Belleat Le Bourgeois de Belleat, en Bresse : d'azur, au dragon d'or.
de Caritat de Condorcet de Caritat de Condorcet, en Dauphiné : d'azur, au dragon d'or ; à la bordure de sable (alias d'or).
Draguignan Draguignan (Ville) : de gueules, au dragon d'argent.
Vervins Vervins : de gueules, au dragon d'or.
du Bourg Du Bourg, en Bresse et Bugey : d'azur, au dragon d'or
de Braux de Braux, en Champagne : de gueules, au dragon ailé d'or.
de Bourges de Bourges, en Guyenne et Gascogne : de gueules, au dragon d'argent.
A dessiner de Vidal, en Auvergne : d'or, au dragon coupé de sinople et de gueules, lampassé et ailé du dernier émail.
de Villebresme de Villebresme, en Orléanais : d'or, au dragon ailé de gueules.
Le Gentil Le Gentil, en Normandie : d'azur, au dragon ailé d'or.
A dessiner Bergerac (Ville), en Guyenne : semé de France, parti d'azur, à un dragon volant d'or, lampassé de gueules, posé en pal.
A dessiner Le Granger : d'argent, à trois dragons de sable.
A dessiner Du Drac, en Poitou et Île-de-France : d'or, au dragon ailé de sinople, armé, lampassé et couronné de gueules.
A dessiner de Vidal, en Bourgogne : d'or, à un dragon parti de sinople et de gueules, écartelé d'azur à deux vaches d'or, l'une sur l'autre.
A dessiner de Montdragon, au Comtat-Venaissin : de gueules, au dragon à face chamarrée d'or, sa barbe, ses griffes et sa queue terminées en serpents qui se rongent le dos, tenant sa barbe avec sa griffe droite.
A dessiner de Gay ou Cay, au Comtat-Venaissin : d'azur, au dragon d'or posé en pal, le vol étendu ; accompagné en chef de trois étoiles du même.
A dessiner d'Ostrel, en Artois : d'azur, à trois dragons d'or, deux et un, couronnés du même, lampassés de gueules, jetant du feu du même.
d'après le Dictionnaire héraldique
Charles de Grandmaison — Paris, 1861

 

DRAGON, subst. masc.Animal qui paraît de profil dans l'écu, avec une tête, une poitrine et deux pattes de devant assez semblables à celles du griffon, à l'exception de la langue qui se termine en pointe de dard ; ses ailes imitent celles des chauves-souris et sont étendues ; le reste de son corps est terminé en queue de poisson, tournée en volute, le bout élevé. Voyez Amphistère.

On dit langué de la langue du Dragon, lorsqu'elle est d'émail différent.

Les poètes attribuent aux Dragons la garde des choses précieuses et des trésors ; ils nous apprennent que c'était un Dragon qui gardait le jardin des Hespérides ; qu'un autre Dragon gardait la Toison d'Or ; ce qui signifiait métaphoriquement que ce Jardin et cette Toison étaient confiés à des hommes courageux et vigilants.

Le Bourgois de Belleat Le Bourgeois de Belleat, en Bresse : d'azur, au dragon d'or.
de Caritat de Condorcet de Caritat de Condorcet, en Dauphiné : d'azur, au dragon d'or ; à la bordure de sable. Devise : Charitas.
A dessiner de Monneraye de La Meslée, de la Maillardière, en Bretagne : d'or, à la bande de gueules, chargée de trois têtes de lion arrachées d'argent, et accostée de deux dragons d'azur.
d'après le Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842)  — Paris, 1816 — Télécharger

 

DRAGON simplement dit, s'entend du terrestre qui doit avoir deux pieds, et la queue en pointe comme le serpent.

d'après La Vraye et parfaite science des armoiries ou Indice armorial
Pierre Palliot — Dijon, 1660

 

 

 

Essai symbolique

Un Dragon symboliserait la finesse et la précaution.

d'après le Manuel héraldique ou Clef de l'art du blason » (Avertissement)
par L. Foulques-Delanos, Limoges, oct. 1816

Notes de l'auteur

1. FRÉDÉRIC SCHIERN. Remarques sur les figures de dragons dont l'église de Sainte-Sophie, à Constantinople, fut ornée par le roi Sigurd, croisé de Jérusalem,communication faite le 2 décembre 1859 à la Société royale des Sciences danoises, traduite par M. le professeur Heremans, de Gand.

2. BARON DE ROUJOUX. Histoire pittoresque de l'Angleterre.

3. Bilderdyk assure que le mot Dragon est d'origine germanique. Il le fait dériver de dra-en, tirer, se tramer, ramper comme un serpent.

4. Archives de la Flandre Orientale ; RUPELMONDE, numéros 647, 883, etc.

5. Berthout, avoué de Malines dit Draecker-Baert avait pour cimier un dragon ailé et issant. C'est le cimier de la ville de Malines.

6. OLIVIER LE WRÉE ou VREDIUS, Généalogie des comtes de Flandre.

7. GOROP BECAMUS, Origines Antvepienses (Édition de 1569).

8. Le père MÉNESTRIER, Nouvelle méthode du blason, Lyon, 1780.

9. Archives de la Flandre-Orientale, Rupelmonde.

10. Généalogies de quelques familles des Pays-Bas par le chevalier DE HOLLEBER D'ASCOW, Amsterdam, 1784.

11. DE VEGIANO. Nobiliaire des Pays-Bas, tome I, page 259.

12. Jean de Corbeil, dit de Grez, chevalier, seigneur de Jalemain, maréchal de France en 1308, servit en Flandre et mourut à la fin de l'annnée 1318. Il était fils de Jean de Corbeil, seigneur de Grez en Brie. ARMES : D'or au dragon volant de sinople, langué de gueules. (DE LA ROQUE. — Bulletin héraldique de France, année 1892.)

 

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