ABAISSÉ, ÉE. Cette expression s'emploie pour le chevron, le pal, la bande, la fasce, de quelques autres pièces, et autres meubles de l'écu, lorsqu'ils se trouvent posés dans une situation plus basse qu'à l'ordinaire.
Elle s'emploie aussi pour le chef, lorsqu'il se trouve sous un autre chef, que l'on a par concession ou par état. Les chevaliers et commandeurs de Malte, qui ont un chef dans leurs armoiries, l'Abaissent sous celui de la religion (1).
Abaissé, se dit aussi de l'aigle, lorsque ses ailes paraissent pendantes et que les extrémités ou pointes se dirigent vers le bas de l'écu. Les ailes Abaissées de cet oiseau s'expriment par ces mots : au vol Abaissé. d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blason
L.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899
Bocsozel (de), François, chevalier de l'ordre de Malte : D'or au chef échiqueté d'argent et d'azur de trois tires, abaissé sous le chef des armoiries de la Religion (1). Devise : Quoy qu'il en advienne.
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Jouvenel des Ursins (des) : Bandé d'argent et de gueules (alias de gueules et d'argent) ; au chef d'or chargé d'une anguille ondoyante d'azur, abaissé sous un autre chef d'argent chargé d'une rose de gueules. (Champagne, Languedoc, Île-de-France)
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Malmazet de Saint-Andéol (de) : D'azur, au chevron d'or, abaissé sous une fasce du même, accompagnée en chef de trois croissants mal ordonnés d'argent. Devise : Pro Deo, Patria, et Rege meo (2) (Vivarais)
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Voisin de Neufbosc : D'azur, au vol abaissé d'argent, accompagné en chef de deux croissants d'or, et en pointe d'une croisette fleuronnée du même. (Normandie) |
ABAISSÉ. Se dit de l'aigle dont
les ailes tendent vers le bas de l'écu ;
du pal, de la fasce, du chevron,
de la bande et d'autres meubles de l'écu qui s'arrêtent vers le chef de
ce dernier ; d'une épée dont la pointe est dirigée
vers la base de l'écu. Le terme Abaissé se
dit encore du chef lorsqu'il se trouve sous un autre chef.
d'après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la
science du blason
Comte Alphonse O'Kelly de Galway — Bergerac, 1901
Abaissé : se dit : 1° d'une figure posée au-dessous de la place qui lui est propre dans l'écu ; – 2° des ailes d'oiseau dont le bout se dirige vers la pointe de l'écu ; – 3° d'une épée, bâton ou autre objet pareil, dirigé par celui qui le tient, vers le sol ou vers la pointe de l'écu.
d'après l'Armorial général précédé d'un Dictionnaire des termes du blason
Joannes Baptista Rietstap — Gouda,
1884-1887
ABAISSÉ : Il serait à souhaiter
que ce mot qui nous sert d'entrée à La
Vraie Science des Armoiries fut pratiqué par grand
nombre de personnes qui prennent le vol plus haut que leur
naissance et leur condition ne leur permet pas et qu'elles
se contentassent de l'avoir Abaissé,
c'est-à-dire
de n'entreprendre de mettre sur leurs écus les
marques d'honneur qui ne leur appartiennent, soit le heaume dont il y en a de plusieurs sortes destinés à divers degrés de personnes,
soit les cimiers et supports qui ne sont, à dire vrai,
dus qu'à ceux qui les ont mérités
par leur générosité ou par leur vertu
ou à ceux à qui
ils sont acquis par la naissance et que du moins, si la fortune
les a fait monter à quelque charge ou dignité,
qu'elles en portassent seulement les marques, sans usurper
celles des plus élevés, et en se considérant
dans leur bassesse, demeurer dans la modestie et bienséance
de leur naissance, et de leur condition, à l'imitation
d'Agathoclès, lequel étant fils d'un
potier et ayant été fait centurion puis chef
d'armée
et enfin élu roi de Sicile, ne dédaignait de
dire son extraction et pour se la représenter et l'avoir
devant les yeux, il se faisait servir à table des vases
de terre avec des vases d'or afin de lui ôter tout
sujet de s'enorgueillir de sa grandeur et d'exciter
les siens à la
vertu. Et l'histoire des papes nous apprend que Benoît xi,
ayant été élevé au souverain
pontificat, ne voulut point reconnaître sa mère
qui s'était présentée à lui
richement parée, qu'après qu'elle
se fut revêtue
des habits de sa condition qui était très basse,
et alors il la recueillit et caressa au conspect de toute la
cour romaine. Si ces Abaissements étaient pratiqués,
chacun se tiendrait au terme de sa condition, ne portant que
ce qui lui appartiendrait et on ne verrait pas tant usurpées
les belles marques d'honneur qui ont été inventées
et réglées par les anciens hérauts, écrites
et dépeintes dans leurs registres avec les armoiries des
vrais nobles et gentilshommes, pour reconnaissance et récompense
des belles actions des coeurs généreux et
vertueux, et il aurait suffi, pour commencer cet ouvrage, de
dire que le mot.
d'après La
Vraye et parfaite science des armoiries ou Indice armorial
Pierre Palliot — Dijon, 1660
Notes de la rédaction :
- Religion signifie ici « Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte ».
- Pour Dieu, la Patrie et mon Roi.
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Traductions : |
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abaissé |
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abbassato |
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in base |
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verlaagd |
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erniedrigt |
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depressus, a, um |
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abatido |
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